Barbara Prezeau Stephenson bénéficiaire d'une bourse de la Reed Fondation poursuit une résidence de 3 semaines au Vermont Studio Center (VSC)

Les conditions d'accueil sont exceptionnelles, logement, repas, ateliers individuels, bibliothèque, Wi-Fi, tout est organisé afin de faciliter le quotidien des créateurs invités. Dans cette petite ville de Johnson, une centaine d’artistes plasticiens et d’écrivains se croisent, échangent ; mais, la principale activité de chacun se passe dans les ateliers et les studios individuels.

Je reviens à la photographie que j'avais volontairement abandonnée du temps de ma formation initiale au Département d'Art Visuel de l'Université d'Ottawa (1985 - 1989). Mon usage de l’appareil photo est double: d'une part il fixe les étapes successives des œuvres en cours de création, fournissant de la sorte un matériau d'autocritique direct, analytique, d'autre part, il sert de filtre à la réalité environnante, le Vermont, son esthétique, ses habitants et bien sur, les paysages qui en font un lieu de pèlerinage des amoureux de la nature.

Enfin, il y aurait beaucoup à dire, sur le rapport nature/culture. Ici, la sauvagerie de la nature est contenue dans un rapport de violence à peine perceptible. Culture de la chasse, prônée par des collections de trophées, de peintures, d'armement du Shelburn Museum, absence brutale d'insectes, de papillons, d'oiseaux, de rapaces aux abords des villes et des champs, conséquence d'un usage immodéré d'insecticides, de poisons etc. Pour voir la faune naturelle il faut s'éloigner de la civilisation et prendre des risques: l'ours noir rôde dans les parages. Mes hôtes, éleveurs de petit bétail m'informent qu'une espèce hybride de loup et de chien rassemblée en meutes, occupent les bois proches...

Le pittoresque, attire néanmoins, de nombreux naturalistes dès le 19ème siècle. Photographes, peintres, scientifiques ont légué au Vermont un impressionnant patrimoine visuel préservé au Shelburne Museum, notamment.


Johnson - Vermont, le 10 août 2009